Il me semble que je passerais des journées entières enfermée dans ma future chambre à parfaire ma culture. Terminer les livres que j'ai commencé, en découvrir d'autres, voir une tonne de films cultes qui me manquent cruellement. J'affamerais mon corps mais je nourrirais intensément mon esprit. Mes yeux s'écarquilleraient devant des scènes à couper le souffle, mes doigts trembleraient en écorchant les pages. Je formaterais de ma tête tous les espaces occupés par mes études. Zap. Seigneur que sa va être
bon. Le nirvana j'vous dit. Ma petite parcelle de bonheur. Mon paradis terrestre. Moi, quatre murs, des livres. Et puis après, je sortirais jouer dans le jardin sauvage, les sens enflammés, brûlante d'une fièvre quasiment mystique. Je marcherais longtemps, je sentirais mes ballerines me râper les talons, je sentirais cette douleur aïgue vriller mon corps, rythmer ma marche. Je rentrerais à la maison, vannée, je m'étendrais sur le plancher et je respirerais un bon coup. Inspire...ma poitrine se soulève...expire...mes côtes se creusent...je serais vivante.